»[9]. C'est surtout la possibilité pour le Royaume-Uni de garder un homme d'importance politique comme moyen de pression afin de garder Benito Mussolini dans son camp, plus clairement, pour l'écarter d'Adolf Hitler[117]. Mais le gaz apparaît presque secondaire comparé aux bombardements des villes ouvertes, des hôpitaux et ambulances de la Croix-Rouge, des massacres de masse ainsi que de la mise en place d’un système concentrationnaire (dont le camp de Danane en Somalie). Entre-temps, Haïlé Sélassié est resté impassible[121]. Les « conteurs » et les « chamans » considérés comme des barbares particulièrement subversifs sont systématiquement éliminés. Durant la fuite, les Éthiopiens perdent plus d'hommes qu'à la bataille[69]. Le 10 août 1935, le monopole de certaines matières premiers dont le charbon, le cuivre, l'étain, le nickel est confié au commissariat à l'Armement[43]. Le 19 février, après neuf jours de combat, les 70 000 hommes de Badoglio remportent la bataille au cours de laquelle 6 000[54] des 80 000 Éthiopiens périssent. C'est du moins le point de départ choisi par la littérature politique[14]. Le 11 novembre 1935, Benito Mussolini ordonne à De Bono de marcher sur Amba Alagi mais ce dernier refuse en insistant sur les risques stratégiques d'une prise purement symbolique[52],[Note 4]. Seule la Garde Impériale, composée de 4 à 5 000 soldats, a reçu une formation moderne[1] assurée depuis décembre 1934 par des officiers suédois ayant fondé une académie militaire[16]. De plus, la conquête de l'Éthiopie pourrait éventuellement menacer l'empire britannique en Afrique orientale[33]. Cet accord a convaincu Haïlé Sélassié Ier qu'il lui est désormais impossible de compter sur un soutien de la France[34]. Le 3 janvier 1935, Haïlé Sélassié Ier envoie à la Société des Nations (SDN) une requête afin de permettre l'analyse de la situation[24]. La connaissance du terrain a sans facilité du déplacement des troupes italiennes. En même temps, à Addis-Abeba, la légation italienne dirigée par Giuliano Cora mène la politique de persuasion[16]. Bahru Zewde considère que la « procrastination » du commandement a enlevé aux Éthiopiens leur unique avantage : l'élément de surprise[69]. Bahru note que l'on a souvent expliqué la victoire italienne en raison du féodalisme éthiopien[48]. Concernant les munitions, les Italiens utilisent en une bataille la moitié de ce dont les Éthiopiens utilisent pendant la totalité du conflit[48]. »[52]. Les Italiens se vantent de leurs armes, nous nous vantons de notre confiance en Dieu »[49]. Les Éthiopiens réussissent à infliger quelques pertes aux Italiens mais les premiers apprennent le 5 novembre 1935, la mort de leur meneur, Grazmatch Afewerq[57]. Les communications radio sont mauvaises[49]. Le rêve de Haïlé Sélassié d'une sécurité collective « se révéla illusoire »[36]. Ainsi, les manques de vivres vont provoquer des désertions en masse. La traduction n'arrive qu'une demi-heure après. Pietro Badoglio va d'ailleurs juger cette organisation d'« embryonnaire »[5]. Depuis Londres, Haile Selassie I prépare son départ vers Genève afin de s'exprimer à la tribune de la Société des Nations. Pour les Éthiopiens, le conflit avec l'Italie s'étala entre 1935 et 1947 (année des accords de Paris). Lors de ce mois, les discussion sont tendues[44]. Le 25 septembre 1935, Haïlé Sélassié Ier annonce que ses troupes doivent rester à 30 km des frontières afin d'éviter tout nouvel incident[26]. C'est notamment dans le monde colonial et dans sa classe intellectuelle que l'on trouve de nombreux appuis : Tunisie, Inde, Maroc[40]. La Première Guerre italo-éthiopienne se déroule parallèlement à la création de la colonie italienne d'Érythrée entre 1885 et 1896. Le 6 novembre, le Comité propose d'élargir l'embargo au pétrole, au fer, à l'acier et coke ; il précise que cette mesure doit être appliquée dès qu'elle « s'avère nécessaire »[73]. En effet, les Éthiopiens considèrent que le devoir du Negusse Negest est de rester dans le pays et combattre à la tête de l'armée[112]. », — Télégramme secret de Mussolini à Pietro Badoglio[131]. Le soir, la décision de ne pas défendre la capitale est prise ; les membres du Conseil ont estimé qu'une telle action aurait été vaine[76] : la voie est libre pour les Italiens, situés à 200 km[93]. Parmi les crimes italiens, l'utilisation du gaz est l'élément le plus marquant de cette guerre[Note 9]. Les divers partisans d'une résistance estiment qu'avec la saison des pluies qui approche, l'avancée italienne serait ralentie, permettant la constitution de mouvements ravitaillés depuis le Kenya et le Soudan[93]. Là, ils font face à une offensives des soldats de Dejazmatch Nessibou Zeamanouél, épaulé par son commandant turc, Wahib Pasha[42]. Parmi celles-ci : Geregube, Welwel, Werder et Geladi[17],[18]. Ainsi, dans le journal Temps, on peut lire un manifeste en 1935 qui s'indigne du traitement réservé à l'Italie « sous prétexte de protéger en Afrique l'indépendance d'un amalgame de tribus incultes »[40]. À sa disposition, il a notamment les forces du ras Desta Damtew[103], rescapé de la bataille de Genalé Dorya. La souveraine doit néanmoins composer avec Teferi Mekonnen, futur Haïlé Sélassié Ier. L'Italie demande la cession en sa faveur de la Côte française des Somalis et du Somaliland britannique, une perte bien trop lourde pour les deux États européens[9]. Seuls quelques groupes italo-américains et organisations catholiques ne se joignent pas à ce mouvement[146]. Pendant ce temps, les Italiens bombardent les lignes d'approvisionnement tandis que la population locale se révolte en raison des réquisitions de nourriture et animaux par les militaires[61]. Un poème rappelant la trahison a alors été publié dans un journal éthiopien à l'époque, il débute par les deux vers suivants[59] : Le 15 octobre, Aksoum tombe et les Italiens commencent à progresser vers le fleuve Tekezé[57].