À mesure que de nouvelles quantités de sable s’y ajoutent, de petites avalanches se déclenchent, élargissant la base et libérant un nouvel espace au sommet. Or ce qui est arrivé au cours des décennies suivantes fut très différent de la démarche scientifique de Hofmann : le psychologue de Harvard Timothy Leary, gourou du mouvement hippie, propagea la consommation de masse de LSD. Sous l’influence des drogues psychédéliques, les cellules nerveuses se comportent de manière beaucoup plus chaotique. Tout simplement, l’ouverture de la conscience produite par ces états modifiés pourrait servir de catalyseur aux psychothérapies. On semble donc s’acheminer vers le constat général que sous l’influence de ces drogues, l’entropie du cerveau augmente de façon mesurable. %PDF-1.5
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Une telle idée n’est pas franchement nouvelle, puisque depuis les années 1950, des chercheurs ont tenté de découvrir comment la thérapie dite « psycholytique » (selon laquelle de faibles doses de drogues psychédéliques libèrent le contenu de l’inconscient) pourrait être utilisée pour traiter l’alcoolisme ou les affections « névrotiques ». 10.3389/fnhum.2014.00020, 2014, Neuropharmacol 10.1016/j.neuropharm.2018.030.010, 2018. D'autres articles qui pourraient vous intéresser. Toutefois, un premier indice intéressant a été livré par des chercheurs de l’université d’Auckland. Par exemple, dans une expérience publiée par son groupe de recherche en 2016, les personnes testées qui ont rapporté que, sous LSD, les frontières entre leur propre ego et le monde environnant devenaient fluides et poreuses, avaient également une communication réduite entre des zones cérébrales qui s’activent habituellement lorsque nous ne faisons rien. Si les personnes testées ne recevaient qu’un placebo, les cellules nerveuses agissaient de manière assez uniforme. M. M. Schartne et al., Increased spontaneous MEG signal diversity for psychoactive doses of ketamine, LSD and psilocybin, Scientific reports, 10.1038/srep46421, 2017. Normalement, les mécanismes neuronaux devraient supprimer l’entropie pour assurer un processus ordonné. EFFETS RECHERCHES. Certains racontent des « voyages » inspirants, d’autres des voyages faits d’horreur ou d’étrangeté. Copyright © 2016 Business Insider Inc. Tous droits réservés. La psilocybine déclenche également un état d’intoxication similaire. En particulier, les signaux ont fortement changé dans la région de l’hippocampe droit (zones colorées dans les tranches du cerveau à droite). « Cela peut s’expliquer par une sorte d’effet boule de neige », explique le chercheur, se référant aux nombreux projets réussis de ces dernières années. h�b```f`` Un chercheur semble particulièrement enthousiaste face à ces nouvelles possibilités : Robin Carhart-Harris. C’était notamment le cas des cortex parahippocampique et rétrosplénial, dont les activités apparaissaient comme découplées. « Dans plus de 100 passages d’IRMf psychédéliques, nous n’avons eu qu’un seul volontaire qui nous a demandé de quitter le scanner. Ce qui signa l’arrêt de nombreux projets de recherche ambitieux qui entendaient faire profiter des effets psychotropes de cette molécule aux psychothérapies. Et, en effet, dans une expérience publiée en 2018, des sujets ayant consommé une infime quantité de champignons hallucinogènes ont eu des idées plus originales qu’un groupe témoin. Croisant sa voisine, madame R., il vit « une sorcière sournoise au visage bariolé ». Quel est le corrélat neuronal de ce que nous appelons communément l’expérience de l’ego ?