Le dilemme, c’est aujourd’hui de se partager entre l’action politique, qui ne peut s’inscrire que dans le long terme et la communication politique, exercice permanent et immédiat parfaitement opposé au temps politique, mais qu’on ne peut plus s’exonérer de jouer, du fait de la pression permanente et de l’injonction urgentissime de devoir répondre aux questions aussi absurdes les unes que les autres de la préoccupation de Mme MICHU ou de la question perfide et insistante du journaliste qui ne cherche que le buzz … Dans "Alice et le maire", Nicolas Pariser offre à @LuchiniOfficiel un rôle où l'acteur disparait totalement. Ni le cinéaste ni le comédien ne se seraient inspirés de l'édile lyonnais. 21/12/18 | INTERVIEW, VIDEO. Les réponses figurent dans tous ses films, Alice et le maire compris. Nous voyons ailleurs déjà ce qui arrive aux pays dont la démocratie se noie dans l’ignorance, et nous continuons pourtant de nous précipiter dans cette direction. — Mis à jour le 01/10/19 à 18h25, Fabrice Luchini possède un flair inimitable pour choisir les films qui mettent son charisme en valeur. Réflexion sur la place du politique et sur sa réelle ou illusoire utilité, le film de Nicolas Pariser tente de remettre en question l’idée d’immédiateté inhérente à l’action publique qui se complaît dans la course aux résultats dans le seul but de faire réélire ses élus. Pour aider le maire de Lyon qui traverse un grand passage à vide, une jeune philosophe est chargée de lui apporter chaque jour des idées neuves. Quand Luchini est à l’écran, il est impossible de détourner le regard. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Car une fois le sujet posé difficile de s’attacher aux protagonistes dont les agissements demeurent trop évasifs, voire superficiels (la belle Alice tombe bien vite dans les bras d’un imprimeur croisé à la sortie d’une réunion et les rapports qu’elle entretient avec un ancien copain et sa femme sont sans intérêt). Crainte d'un portrait peu flatteur du « vrai » maire de Lyon Gérard Collomb à quelques mois des élections municipales? Mépriser la pensée de l’autre ne nous élève pas ! Déjà que les personnages de premier plan sont obligés de recourir à des conseillers en communication pour savoir comment il sera bien perçu de se présenter, s’habiller, parler, péter, et ne pas grimacer … ! Production Genèse et développement. L'intéressé a-t-il vu le film ? Sans doute réconcilié avec « Alice et le maire », Gérard Collomb a même invité Fabrice Luchini à déjeuner. Et c’est pour cela qu’on aime Fabrice Luchini : on est aussi fan de son travail que lui ! Lentement mais sûrement, l’ennui gagne le propos comme le ferait le discours trop long d’un politique s’écoutant parler. En panne d'idées, d'envie, d'énergie. Quiconque va voir un film avec Luchini sait qu’il va recevoir du velours dans l’oreille. Bien que dénuée d'expérience politique, elle se voit confier une nouvelle tâche: insuffler des idées au maire … Mais à son premier jour de travail, on lui annonce que son poste a été aboli. Ne pouvant bientôt plus se passer de ses services, la proximité du maire avec Alice fait jaser et commence à déranger les règles établies. L'article n'a pas été envoyé - Vérifiez vos adresses e-mail ! L’acteur sait la moduler en virtuose, que ce soit pour servir des textes classiques ou les discours du politicien à court d’idées d’Alice et le maire. Quand le maire qu’il incarne dit : « Peut-être est-il enfin venu le temps de la modestie », le public sent bien que ce n’est pas pour tout de suite. Et le spectateur fond. Et de subir quelques pressions pour changer de ville. Jean-Claude, Alexandre et Michèle, jeunes retraités, sont unanimes : « Ce n'est pas le portrait de Gérard Collomb, il n'avait pas de soucis à se faire !